Coeur praline by Cathy Cassidy

Coeur praline by Cathy Cassidy

Auteur:Cathy Cassidy [Cassidy, Cathy]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Éditeur: Nathan
Publié: 2021-06-09T22:00:00+00:00


12

Le samedi, assise avec Cherry et Coco au Chapelier Fou devant de grands verres de smoothie, je parcours la une du Clairon. On est descendues au village à la première heure pour récupérer un exemplaire fraîchement imprimé du journal, avant de nous installer au café. La photo que j'ai prise de Fowler devant le poulailler s'affiche sous mes yeux, accompagnée d’une vue du cottage de Rose Brown datant d'il y a quelques années, quand il était encore bien entretenu. «Une retraitée harcelée par un promoteur», annonce le titre en grosses lettres. C'est un sacré changement par rapport aux expositions florales, aux chiens perdus ou aux ventes de gâteaux qui font habituellement la une.

— Quel scoop ! Ça faisait longtemps qu'il n’y avait pas eu d’actualité aussi brûlante, je m’extasie. Rose devrait être tranquille, maintenant, vous ne croyez pas Bravo pour tout ce travail, Cherry. Je suis épatée.

— Ça va attirer l'attention sur ce qui se passe, acquiesce Coco. Et la mauvaise pub fera peut-être peur au propriétaire, qui changera d'avis. Sauf si Fowler a un permis de construire en règle… Au pire des cas, ma proposition de manif tient toujours.

— Attendons la suite, répond Cherry. On n'aura pas besoin d'aller jusque-là si Le Clairon parvient à mobiliser l’opinion contre cet escroc.

Jane, la serveuse, s’arrête devant notre table avant d'aller apporter des œufs pochés à deux randonneurs.

— C’est ton article ? demande-t-elle à Cherry. Je l'ai lu tout à l'heure sur la page Facebook. Beau travail, ma grande. Faire sortir les bêtes de Mme Brown en pleine nuit… C’est criminel ! On n'a pas besoin d'une énième villa tape-à-l'œil inhabitée la moitié de l'année. Ce qu’il nous faut, ce sont des logements abordables pour les habitants du coin.

— Je suis d'accord, acquiesce Cherry. Et merci pour les compliments !

La porte s'ouvre sur Stevie et Tommy.

— Il m’avait bien semblé vous voir entrer ici, déclare ce dernier en souriant. Devinez quoi ? Pour la première fois de ma vie, on a liquidé tous les exemplaires du Clairon de la boutique en une matinée ! D’habitude, on met la semaine entière à écouler le stock. L’histoire de Fowler fait du bruit. Tout le monde veut la lire.

— Oui, c’est pareil partout, renchérit Stevie. J’ai dû faire cinq ou six magasins pour trouver un journal pour ma mère.

— Génial, se réjouit Cherry.

Puis Shay entre à son tour, et Jane éclate de rire.

— Eh bien, quel défilé, aujourd’hui !

Shay s’installe à côté de Cherry et lui pique une gorgée de smoothie.

— Cette une est incroyable ! déclare-t-il avec admiration. Au centre nautique, on ne parle que de ça. Mon père voudrait d’ailleurs savoir s’il peut vous commander d’autres exemplaires.

— Je ne sais pas trop, avoue Cherry. Il n’y a un qu’un seul tirage, je crois. On ne s’attendait pas à un tel succès.

— C’est mérité. Et tout ça grâce à toi !

Je lève le nez de mon portable en disant :

— Jetez un œil à la page Facebook : il y a déjà des centaines de commentaires sur l’article, et pas seulement des habitants du coin.



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